S'il suffisait d'aimer

On m’avait dit pas mal de choses pour me préparer à ma vie de maman (je résume: c’est génial d’être parent mais ta vie sera fichue !) mais en fait rien ne te prépare vraiment à ce grand chamboulement.

T’as beau te dire que si beaucoup de monde le fait, toi aussi tu peux y arriver...la tornade émotionnelle est à la fois scandaleuse et fabuleuse.

Je l’ai voulu ma pipoune et je l’ai attendu.

Pourtant, ça ne m’a pas empêché de trouver les premiers mois super difficiles. On ne m’avait pas dit que ses pleurs m’irriteraient, que je pleurerai tout en la portant dans mes bras, que je passerai mon temps à stresser et à me demander si ce que je fais est bien.

J’ai pris en pleine face ce changement de vie en me disant que j’étais conne, non pas d’avoir fait un enfant, mais de ne pas avoir realisé. Bah oui qu’est ce que tu as cru ?

Que ton salon serait toujours aussi bien rangé?

Que tu sortirai toujours autant avec tes copines?

Que tu t’en ficherai de t’enfiler une bouteille de vin dégeu payée une fortune en rentrant à pas d’heure alors que tu bosses le lendemain?

Que tu resterai sur ton canap un dimanche aprem alors que tu t’es levée à 12h?

Que tu pourrai continuer a faire tout ce que tu faisais avant en tant que jeune couple ?

On m'avait prevenu.

A ça s’ajoute la culpabilité, parce que tous ces moments te manquent et que ce bébé tu l’as voulu, espéré, attendu. Et que t’as plus le droit de vouloir autre chose.

La culpabilité parce que tu te dis que t’as pas le droit de pleurer parce qu’elle hurle et que tu ne sais pas pourquoi. Parce que t’as pas le droit de t’énerver après elle parce qu’elle ne veut pas dormir alors qu’il est 3h du mat.

J ai douté. Et au final, jamais parce que je me demandais si j’avais bien fait d’avoir ce bébé, non, j’ai douté de moi. Douté d’être capable de faire bien, d’être une bonne mère. Ca y est, c’est dit. Moi qui l’ai porté 9 mois, qui l’ai amené à la vie, qui suis une des personnes les plus importante de sa vie, comment je peux ne pas comprendre ce qu’elle veut, ce qu’elle me dit, ce qu’elle ressent ?

Quelle débutante nulle je suis !

Et d’un coup, tout s’est évaporé (enfin pas tous les doutes faut pas déconner, ça je crois que c’est à la vie à la mort). C’est quand j’ai lâché prise que j'ai compris que ce petit être était toute ma vie, que plus rien ne serait plus comme avant, que ce sourire sur son visage me manquait aussitôt le dos tourné, que la moitié de ce que je fais n’est probablement pas recommandé, mais que tout ce que je fais pour elle et avec elle c’est fait avec un amour infini.

Je ne serai pas la meilleure mère mais une chose dont je suis sûre c’est que personne ne peut l’aimer autant que moi (et son merveilleux papa!).